mardi 21 octobre 2008

Lettre à mon blog

Cher petit blog,

Pardon de ne pas te nourrir aussi fréquemment que je le voudrais ces derniers temps.
Mais 650 pages en anglais, assez déprimantes il faut le dire, ça ne se finit pas tout seul.
Ajoute à ça une obsession frisant la folie pour Grey's Anatomy, et un peu de boulot quand même, et c'est vrai que je n'ai pas été là depuis longtemps.

Mais promis, je ne t'oublie pas... Je rédige mentalement chaque jour ou presque des billets à propos de la lecture du moment !

A bientôt...

PS : cher blog, crois-tu que mes lecteurs me pardonneront ce billet ridiculement inutile ?

samedi 11 octobre 2008

Quand l'empereur était un dieu, Julie Otsuka


C'est un très joli mais pas très joyeux petit roman que je vous présente aujourd'hui...

Il raconte l'histoire d'une famille américaine, jamais nommée, d'origine japonaise pendant la deuxième guerre mondiale. On pourrait croire qu'une fois qu'on a obtenu la nationalité américaine, on est un citoyen à part entière, avec les mêmes droits et les devoirs que les autres. Seulement voilà, en temps de guerre, avoir des origines japonaises, vouloir maintenir des liens avec les grands-parents restés au pays ou tout simplement pratiquer sa religion, peut suffire pour être soupçonné d'être un traître à la nation.

C'est ce qui est arrivé non pas à une infime minorité mais à plus de 100 000 personnes à cette époque.

Le style -je parle ici seulement du style, car le thème bien que s'en rapprochant n'est pas le même- m'a fait penser à Être sans destin, d'Imre Kertész, écrivain hongrois, parce que comme Julie Otsuka, les faits sont décrits simplement, sans vraiment de signes extérieurs d'émotion chez les personnages, alors que le pire est commis. Le traumatisme est profond, mais silencieux. Le sentiment d'être arraché à son chez-soi est vraiment très bien décrit, mais décrit n'est pas le mot parce qu'il n'est justement pas exprimé tel quel...

Les enfants apprennent à grandir seuls, parce que les parents sont parfois trop perdus eux-mêmes pour s'en occuper. Tous survivent, alors qu'on leur enlève leurs propriétés, leur travail, leur famille parfois, leur droit de choisir. Finalement beaucoup de ce qui nous rend humains.

Mais Julie Otsuka décrit aussi le retour chez soi, après les longues années passées dans les camps. Et tout ne se résout pas du jour au lendemain, les blessures restent mais il faut réapprendre à vivre avec les siens, devenus étrangers parfois, mais aussi avec les autres, ceux qui n'ont pas connu l'internement, ceux qui refusaient les Japonais dans leurs magasins, ceux qui n'ont rien fait quand la police sont venus chercher certains familles pour les emmener.

Les familles ne se sont pas révoltées, parce qu'elles voulaient prouver au gouvernement américain qu'elles n'étaient pas espionnes au service du Japon. Après la guerre, aucune voix ne s'est fait entendre, parce que tous avaient honte d'avoir connu l'enfermement.

Autant pour cette délicate écriture que pour en savoir plus sur des événements très rarement évoqués, je vous conseille définitivement Quand l'empereur était un dieu, de Julie Otsuka.

mercredi 8 octobre 2008

Chasing Harry Winston, Lauren Weisberger


Après Tokyo j'avais besoin d'un peu de légèreté, donc avant de commencer le prochain roman dont je vous parlerai qui n'est pas super rigolo, j'ai préféré Chasing Harry Winston de Lauren Weisberger. Notez que je l'ai lu en VO, la VF sort en novembre il me semble sous un titre plus que ridicule (Sexe, diamants et plus si affinités...), qui m'aurait dissuadé de le lire.

Un peu de chick lit, c'est recommandé pour tous ceux/celles surtout, qui se prennent trop au sérieux... Et puis de la bonne chick lit, c'est quand même très agréable, mais il y en a peu. Aucun n'arrivera jamais à la cheville de Bridget Jones, mais bon...

Si je devais vous le résumer en une phrase, Chasing Harry Winston est une coupe de champagne. Vraiment, c'est ça. Pétillant, léger, qui tourne un peu la tête si on le boit trop vite. Une critique est citée sur la 4ème de couv : "Sooooo Sex and the City", je pense que ça le caractérise vraiment aussi, donc si vous détestez la série (le film, il était nul, on est tous d'accord. Et on est tous d'accord pour dire qu'on ira tous voir la suite quand même), laissez tomber tout de suite !

En gros, comme celles de Sex and the City, les trois héroïnes sont des New-Yorkaises plutôt aisées, qui ont divers problèmes d'ordre sentimental, mais ce qui pétille dans ce livre ce sont quelques répliques bien lancées, les traits de caractères affligeants des trois filles qui nous ressemblent tellement, des petites choses qui brillent comme ça.

Non ce n'est pas et ça ne sera jamais un grand roman, mais ça reste je pense bien au-dessus de la moyenne des romans du genre, et même si certains passages agacent un peu par leur côté "Américaines trentenaires à ovules hystériques", c'est ça qui est drôle aussi, et l'auteur s'en sort bien par quelques passages qui saccagent un peu le politiquement correct. J'aurais apprécié une fin un peu plus punchy quand même !

Bref, pas une urgence mais si l'occasion se présente, pas de quoi la bouder.